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Titulature de L'Empereur Soundjata Keita du Mandé

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"Mansa ou Mandé Massa Soundjata Keita, Faama du Mandé, Empereur du Mali, Lion du Manding (du Manden et parfois du Mali), Libérateur des peuples, Roi des rois, Gardien de la Charte du Manden."

  1. Mansa : Ce titre est largement attesté dans les traditions orales et historiques. Il signifie "roi des rois" ou "empereur" en mandingue et était utilisé pour désigner les souverains de l'empire du Mali. Soundjata Keita est souvent appelé Mansa Soundjata Keita. Cependant le terme le plus authentique utilisé est "Mandé Massa" qui correspondrait au réel terme utilisé sous le regne pour s'adresser à Soundjata.

  2. Faama du Mandé : "Faama" signifie "souverain" ou "chef" en mandingue, et le Mandé est la région historique d'où est issu l'empire du Mali. Ce titre est également plausible, car il reflète son rôle de fondateur et de dirigeant du Mandé.

  3. Lion du Manding : Ce titre est tiré de l'épopée de Soundiata, où il est souvent décrit comme un lion, symbolisant sa force, son courage et son leadership. C'est un titre honorifique plutôt qu'une titulature officielle.

  4. Libérateur des peuples : Ce titre fait référence à sa victoire contre Soumaoro Kanté, le roi-sorcier de Sosso, qui a permis l'unification des peuples du Mandé. Il est également issu des traditions orales.

  5. Gardiens de la Charte du Manden : La Charte du Manden, considérée comme l'une des premières déclarations des droits humains, est attribuée à Soundjata Keita. Cependant, son lien direct avec cette charte est davantage symbolique et culturel que documenté historiquement.

Sources historiques et orales

Les sources écrites sur Soundjata Keita sont rares et proviennent principalement de récits arabes médiévaux (comme ceux d'Ibn Khaldoun) et de la tradition orale des griots. Ces sources ne fournissent pas une titulature complète et officielle, mais elles décrivent son rôle de fondateur de l'empire du Mali et de libérateur des peuples du Mandé.

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Ibn Khaldoun, historien et philosophe arabe, mentionne l'empire du Mali dans son ouvrage Kitab al-Ibar, Le Livre des Exemples ou Livre des considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères, 1375-1379. Il décrit les souverains du Mali, y compris Soundjata Keita, comme des rois puissants et riches. Il utilise le terme Mansa (roi des rois) pour désigner les empereurs du Mali, Ibn Khaldoun évoque la grandeur de l'empire du Mali et son contrôle sur les routes commerciales.

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Al-Umari, un érudit arabe, a écrit Masalik al-Absar fi Mamalik al-Amsar (Les Chemins des regards dans les royaumes des métropoles), où il décrit l'empire du Mali. Il mentionne la richesse et la puissance des souverains du Mali, y compris Soundiata Keïta, mais se concentre davantage sur l'économie et l'administration de l'empire que sur les titres spécifiques des rois.

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Ibn Battuta, voyageur marocain, a visité l'empire du Mali en 1352-1353 et a écrit sur son expérience dans Rihla, Voyages écrit entre 1325 et 1355. Il décrit le règne de Mansa Moussa, sans mentionner directement Soundjata. Cependant, ses récits confirment l'importance du titre Mansa pour les souverains du Mali.

Titulature de L'Empereur Kankou Moussa

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"Mansa Moussa, Emir des Emirs, Emir de Melle (comprendre du Mali), Roi des rois de l'Afrique de l'Ouest, Mansa du Mandé (comprendre Empereur du Mandé qui abrège le terme Empire du Mali), Lion du Mali, Amir al-Mu'minin, Al-Hajj, Seigneur des Mines de Wangara, Maître des Rivières du Niger et du Sénégal, Conquérant de Ghanata, du Fouta-Djalon et du Tekrour etc., Suzerain du Djolof, des Peuls et des Songhaï, Protecteur des Savants et des Arts, Gardien des Routes de l’Or et du Sel".

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  1. Mansa signifie "roi des rois" ou "empereur" en mandingue, un titre utilisé par les souverains du Mali.

  2. Émir des Émirs : Ce titre souligne sa suprématie sur tous les autres dirigeants et chefs régionaux, renforçant son statut de souverain incontesté.

  3. Émir de Melle (Mali) : "Melle" est une ancienne désignation de l'empire du Mali. Ce titre confirme son rôle de dirigeant suprême de cet empire.

  4. Roi des rois de l'Afrique de l'Ouest : Ce titre reflète l'étendue de son empire, qui englobait une grande partie de l'Afrique de l'Ouest, incluant des territoires actuels du Mali, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée, du Niger, du Burkina Faso et de la Mauritanie.

  5. Mansa du Mandé (Empereur du Mandé) : Le Mandé est le cœur historique de l'empire du Mali. Ce titre souligne son rôle de souverain de cette région centrale et symbolique.

  6. Lion du Mali : Inspiré des traditions orales, ce titre symbolise sa force, son courage et son leadership, à l'image de Soundiata Keïta, le fondateur de l'empire.

  7. Amir al-Mu'minin (Commandeur des Croyants) : Ce titre islamique souligne son rôle de protecteur et de promoteur de l'islam dans son empire. Mansa Moussa était un fervent musulman qui a contribué à la diffusion de l'islam.

  8. Al-Hajj : Ce titre rappelle son célèbre pèlerinage à La Mecque en 1324-1325, un événement qui a marqué les esprits par sa magnificence et sa générosité.

  9. Seigneur des Mines de Wangara : Les mines de Wangara (ou Bambouk) étaient l'une des principales sources de richesse de l'empire du Mali. Ce titre souligne son contrôle sur ces ressources précieuses.

  10. Maître des Rivières du Niger et du Sénégal : Ces deux fleuves étaient essentiels pour le commerce, l'agriculture et la communication dans l'empire. Ce titre reflète son contrôle stratégique sur ces voies navigables.

  11. Conquérant de Ghanata, du Fouta-Djalon et du Tekrour : Ces régions ont été intégrées à l'empire du Mali sous son règne, montrant son expansion militaire et politique.

  12. Suzerain du Djolof, des Peuls et des Songhaï : Ces peuples et royaumes étaient sous l'influence ou le contrôle de l'empire du Mali, renforçant son hégémonie régionale.

  13. Protecteur des Savants et des Arts : Mansa Moussa a attiré à sa cour des savants, des architectes et des artistes, faisant de Tombouctou un centre culturel et intellectuel de renommée mondiale.

  14. Gardien des Routes de l’Or et du Sel : Ce titre souligne son contrôle sur les routes commerciales transsahariennes, qui reliaient l'Afrique de l'Ouest au monde méditerranéen et au-delà.

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   Le titre de "Commandeur des Croyants" en Égypte lors de son pèlerinage à La Mecque en 1324

 

 

 

 

 

 

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Son Immense Richesse et Générosité

Lors de son passage en Égypte, Mansa Moussa a distribué d’énormes quantités d’or aux populations locales, aux érudits et aux dignitaires du Caire. Son immense générosité et sa munificence ont marqué les esprits et renforcé son prestige auprès des élites musulmanes.

Son Respect des Normes Islamiques

Malgré son statut d’empereur, Mansa Moussa s’est présenté comme un souverain pieux et respectueux des traditions islamiques. Il a suivi les protocoles du pèlerinage et a cherché la bénédiction des autorités religieuses.

Sa Soumission Protocolaire au Sultan d'Égypte

Initialement, Mansa Moussa a refusé de se présenter devant le sultan mamelouk Al-Nâsir Muhammad, car en tant qu’empereur, il ne voulait pas se soumettre à un autre souverain. Mais sous la pression de ses conseillers et des autorités égyptiennes, il a finalement accepté de lui rendre visite, tout en trouvant une manière diplomatique de préserver son prestige. Cette rencontre a renforcé son image en tant que souverain musulman respectueux des traditions.

Son Soutien aux Institutions Religieuses

Mansa Moussa a financé la construction de mosquées et d’écoles coraniques tout au long de son voyage. Son engagement dans la diffusion du savoir islamique lui a valu une reconnaissance parmi les savants et théologiens.

Reconnaissance par les Autorités Musulmanes

Le titre de "Commandeur des Croyants" n’était pas un titre officiel dans le Califat, mais il servait à reconnaître un souverain musulman comme protecteur de la foi et de ses sujets musulmans. En Égypte, les érudits et le sultan ont reconnu Mansa Moussa comme un dirigeant islamique exemplaire et lui ont accordé ce titre honorifique. Il n’existe pas de source précise indiquant que ce titre lui a été officiellement décerné par une seule personne spécifique. Ce sont plutôt les érudits, les chefs religieux et les dignitaires de la cour mamelouke qui, impressionnés par son engagement islamique et sa générosité, l’auraient reconnu comme un souverain musulman de premier plan. Il est aussi possible que des ulémas (savants musulmans) de la prestigieuse université d'Al-Azhar aient contribué à cette reconnaissance, car ils étaient influents dans la validation de la légitimité des dirigeants musulmans. En résumé, bien que le sultan Al-Nâsir Muhammad ait pu jouer un rôle indirect dans cette reconnaissance, c'est surtout l'ensemble des élites musulmanes du Caire qui ont élevé Mansa Moussa à ce statut prestigieux.

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Coiffe rayée de soierie incisée, Égypte ou Syrie, période mamelouke, datant probablement du sultanat al-Nasir al-Din Muhammad (règne de 1293 à 1341, avec deux interruptions), XIVe siècle. Lampas, soie et or, 14 x 15,5 x 10,5 cm. The Cleveland Museum of Art, Cleveland, Ohio, achat du J.H. Wade Fund, 1985.5. Photographie provenant du Cleveland Museum of Art

Pendant son séjour au Caire, Mansa Moussa fut accueilli par le sultan al-Nasir al-Din Muhammad, qui le couvrit de présents, dont une calotte ornée d’emblèmes califiens officiels. La coiffe où il est inscrit « Gloire à notre seigneur sultan al-Malik al-Nasir » ressemble sans aucun doute à cet exemple luxueux de la même époque.

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