

Le Djeliya de la Maison du Mandé
Office des Chroniques et des Archives de la Maison du Mandé (OICAMM)
Institution essentielle de la Maison Impériale du Mandé, l'Office des Chroniques et des Archives de la Maison du Mandé – également désigné sous l'appellation traditionnelle de Djéliya de la Maison du Mandé – a pour mission sacrée de préserver, de protéger et de transmettre l’héritage historique, culturel et spirituel du Mandé et de l’Empire du Mali.
Sous l’autorité du Sankorotigui, Chroniqueur Impérial, l’OICAMM assure la conservation rigoureuse des documents, actes, proclamations, chroniques orales et écrites, ainsi que des productions littéraires et artistiques relatives à l’histoire de la Maison du Mandé. Il incarne ainsi la mémoire vivante de l'institution, en fidélité aux traditions séculaires du Djéliya, tout en s'inscrivant dans les exigences contemporaines de rigueur archivistique.
Le rôle de l’Office s’étend à plusieurs dimensions majeures :
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Collecte et protection des archives historiques relatives aux dynasties, aux événements politiques, aux institutions et aux grandes figures du Mandé ;
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Soutien à la recherche scientifique par la publication d’ouvrages, d'études et d'articles spécialisés ;
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Organisation de conférences, séminaires et colloques destinés à promouvoir et à faire rayonner l'histoire impériale du Mandé ;
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Veille culturelle en partenariat avec d’autres institutions patrimoniales nationales et internationales ;
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Transmission pédagogique à travers des actions de sensibilisation auprès des jeunes générations.
À la croisée de l’oralité ancestrale et de la science archivistique moderne, l’Office des Chroniques et des Archives de la Maison du Mandé constitue une institution clé de la souveraineté culturelle, garante de la fidélité aux valeurs héritées de Soundjata Keïta et des grands empereurs du Mandé.
L’OICAMM œuvre ainsi à l’inscription durable du Mandé dans la mémoire des peuples, fidèle à sa vocation : protéger la parole des anciens, éclairer le présent, et inspirer l’avenir.


Le Sankorotigui, le Professeur Carmelo Currò Troiano
Le professeur Carmelo Currò Troiano est né à Salerne, au sein d’une famille ancienne et distinguée, d’ascendance sicilienne et ébolitaine. Les Currò, originaires du Comté de Modica, furent au service des souverains angevins dès le XIIIᵉ siècle, tandis que les Troiano poursuivirent un service loyal tant auprès des souverains angevins que des rois aragonais. Il est titulaire de diplômes supérieurs en sciences politiques, en droit international et en littérature moderne.
Il débuta sa carrière de chercheur dans le cadre d’un programme scientifique piloté par le Formez et l’Université de Salerne, consacré à l’étude historique des séismes survenus en Campanie et en Basilicate, de l’époque impériale à l’année 1980. Parallèlement à ses travaux de recherche, il mena une carrière journalistique substantielle, collaborant avec la Radiotelevisione Italiana (RAI) ainsi qu’avec plusieurs organes de presse d’importance nationale, notamment Focus, Il Tempo, Il Giornale di Napoli et Cronache del Mezzogiorno. Il exerça également en qualité de journaliste et de commentateur pour diverses chaînes de télévision et de radio privées, et poursuit aujourd’hui cette activité auprès de Televisione Sei TV.



Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques publiés dans des revues académiques reconnues, telles que Sociologia, Rassegna storia salernitana, Rassegna di Storia sociale e religiosa et Campania sacra. Son œuvre comprend également plusieurs volumes portant sur l’histoire, la généalogie et la littérature.
Membre éminent de la communauté historienne, il est le principal contributeur de la plateforme Nobiltà e Diritti, sur laquelle il publie des études critiques et des analyses approfondies relatives à la noblesse, aux institutions sociales et au droit nobiliaire.
Engagé dans la diffusion du savoir historique auprès d’un large public, il participe activement à des conférences, séminaires et rencontres culturelles organisées sur l’ensemble du territoire national.
En reconnaissance de ses mérites éminents dans les domaines de l’histoire, de la culture et de la communication, il a été décoré de distinctions honorifiques par plusieurs ordres de chevalerie, tant italiens qu’étrangers.

Quelques œuvres historiques rédigées par le Professeur Carmelo Curro Troiano



ARTICLES SCIENTIFIQUES ET HISTORIQUES
L'Empire du Mâli
Du XIIIe au XVIIe siècle, l'Afrique de l'Ouest abritait le grand empire du Mali. Fondé par le roi Soundiata Keita, ce royaume réunissait plusieurs petits royaumes malinkés près du Haut Niger. Protégé par une armée impériale bien entraînée et bénéficiant de sa situation géographique privilégiée sur les routes commerciales, le Mâli a étendu son territoire, son influence et sa culture pendant quatre siècles. L'abondance de poussière d'or et de gisements de sel a contribué à accroître les actifs commerciaux de l'empire . Le Mâli comprenait la ville de Tombouctou, devenue un important centre de savoir. Le Mâli est également devenu un pôle de la foi islamique avant qu'une mauvaise gouvernance ne conduise au déclin définitif de la puissance et de l'influence de l'empire .
L'essor de l'Empire du Mâli remonte à Soundjata, surnommé par certains le « Roi Lion ». Après s'être emparés de l'ancienne capitale de l'Empire du Ghana en 1240, Soundjata et ses hommes consolidèrent leur contrôle tout en poursuivant l'expansion de l'Empire du Mâli. Les officiers de sa cour exerçaient souvent un pouvoir considérable, essentiel au maintien de la force de l'empire en période de disette.
les associations de chasseurs et la quête d'une société civile au Mali
L'article de Jan Jansen analyse l’évolution des associations de chasseurs (donso ton) au Mali, qui ont dépassé leur rôle traditionnel lié à la chasse pour devenir des acteurs sociaux et politiques importants. Ces confréries, initialement initiatiques et méritocratiques, ont assumé des responsabilités en matière de sécurité, de médiation des conflits et de prestation de services sociaux, notamment en médecine traditionnelle. Dans les années 1990, face à l’affaiblissement de l’État, elles ont pris une place centrale dans la gestion des affaires locales. Bien que parfois perçues comme contraires aux principes islamiques, elles sont soutenues par l’État pour leur rôle de cohésion sociale. Jansen compare les donso ton à des structures civiques modernes, comme les Rotary Clubs, en raison de leur implication dans le bien commun et leur capacité à fédérer les communautés autour de valeurs traditionnelles, tout en s’adaptant aux défis contemporains.
Visite de l'Empereur d'Éthiopie à Bamako : Un moment historique de solidarité africaine
L'Empereur Haïlé Sélassié d'Éthiopie a effectué une visite officielle à Bamako du 14 au 16 octobre 1963, marquant un événement marquant dans les relations entre l'Éthiopie et le Mali, deux nations fondamentalement liées par leurs engagements panafricains. Accueilli par le président Modibo Keita, cet accueil a symbolisé non seulement une relation diplomatique entre les deux pays, mais aussi une fraternité entre deux peuples profondément ancrés dans la quête d'une Afrique unie, indépendante et forte. Cette visite s’inscrivait dans un contexte historique de construction de l’unité africaine, portée par la conviction partagée que les indépendances des pays africains devaient être consolidées à travers des actions communes. Haïlé Sélassié, reconnu pour son rôle de leader au sein de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), a trouvé en Modibo Keita un partenaire de taille pour promouvoir cette vision de solidarité entre les nations africaines. Quelques semaines après la visite de l'Empereur à Bamako, le Mali a joué un rôle diplomatique majeur en accueillant une conférence de médiation les 29 et 30 octobre 1963. Cet événement a réuni, sous la présidence de Modibo Keita, Haïlé Sélassié, le roi Hassan II du Maroc et le président algérien Ahmed Ben Bella. L'objectif était de résoudre le conflit frontalier entre l'Algérie et le Maroc, connu sous le nom de « guerre des sables », qui menaçait la stabilité de la région. Grâce aux efforts diplomatiques de Keita et au soutien de l’Empereur d'Éthiopie, la conférence aboutit à un cessez-le-feu, permettant d'éviter une escalade de violence et d'ouvrir la voie à une résolution pacifique du différend. Cette médiation a renforcé la position du Mali en tant qu'acteur incontournable de la diplomatie africaine et a consolidé son rôle dans la promotion de l'unité et de la coopération sur le continent. Le pays, héritier des grandes dynasties royales du Mandé, a ainsi démontré son engagement non seulement envers ses voisins immédiats, mais aussi envers l'ensemble de l'Afrique.