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Les Grandes Armoiries de la Maison du Mandé

Les grandes armoiries officielles enregistrées au sein de la Société Héraldique d'Afrique (HSA) sous le haut patronage de sa Majesté Rukirabasaija Agutamba Solomon Gafabusa Iguru I, Omukama du Royaume du Bunyoro-Kitara

Blasonnement des Grandes Armoiries

 

Écu : De gueules, un lion rampant affronté d’or, lampassé de gueules, tenant dans sa patte dextre un globe d’or et dans sa patte sénestre une lance au fût au naturel et à la pointe d’or, chargé en cœur d’un écusson de gueules portant deux croissants adossés d’or et une kanaga d’or ; en pointe, deux fasces ondées d’or.

TenantsÀ dextre, un lion rampant d’or, lampassé de gueules, tenant l’écu dressé sur ses pattes postérieures et rugissant avec une langue rouge. À senestre, une bufflesse de couleur brune, aux cornes grises, debout sur ses jambes et tenant également l’écu. De chaque côté de l’écu, deux hampes en bois naturel portant les drapeaux de l’Empire du Mali, rouges, avec un rectangle bordé d’or en leur centre.

Ornements extérieursAutour de l’écu, le collier de l’Ordre Impérial du Lion du Mandé. Au-dessus de l’écu, la couronne impériale du Mansa du Mandé.

À gauche de l’écu, un sceptre d’or incliné vers la droite ; à droite, un autre sceptre d’or incliné vers la gauche.

DeviseAllah kelen, Jamana kelen, Massake kelen 

Cri de guerreSimbo salaba jakumala warala simbo i keita !

Description détaillée des éléments des armoiries 

Le Kanaga 

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Le Kanaga est un symbole culturel et spirituel majeur chez les Dogons du Mali, souvent associé aux cultures de la région de l'ancien Empire du Mali en raison des échanges culturels. Principalement représenté par un masque en bois en forme de double croix, il est utilisé lors des cérémonies rituelles, notamment les funérailles et les danses du Dama, destinées à accompagner l'âme des défunts vers l'au-delà. Ce symbole incarne l’union entre le ciel et la terre, représentant l’équilibre entre les forces spirituelles et terrestres. Porté par les membres de la société des masques (Awa), le Kanaga joue un rôle essentiel dans la spiritualité, la protection et la transmission des traditions, illustrant l’harmonie cosmique et le respect des ancêtres, des valeurs profondément ancrées dans les cultures du Mandé.

La symbolique du Lion

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Le titre de "Lion du Mali" fait référence à un symbole de force, de bravoure et de souveraineté associé aux empereurs du Mali, notamment Soundjata Keita, le fondateur de l'Empire du Mali au XIIIe siècle. Il est aussi une représentation de l'Empereur Soundjata Keita et est considéré comme le symbole de la dynastie Impériale Keita du Mali.

Le Lion comme Symbole Royal

Dans la culture mandingue et en Afrique de l'Ouest en général, le lion est un animal emblématique de la royauté et du pouvoir. Il incarne le courage, la protection du peuple et l'autorité suprême. Soundjata Keita était souvent comparé à un lion en raison de sa force militaire et de son rôle de libérateur du Mandé face au roi Sosso, Soumaoro Kanté.

Le Lion dans la Tradition Orale Mandingue

Les griots (djélis) et les chroniqueurs impériaux du Mandé ont longtemps chanté les exploits de Soundjata en le comparant au lion. Dans l'épopée de Soundjata, racontée par des griots comme Djibril Tamsir Niane, il est décrit comme un guerrier invincible et un souverain juste, doté de la sagesse et de la puissance d'un lion.

Le Lion et la Légitimité Impériale

Le titre de "Lion du Mali" a contribué à asseoir la légitimité des empereurs maliens en tant que protecteurs du Mandé et garants du Manden Kalikan (Charte du Mandé), qui posait les bases d'une gouvernance juste et équitable. Ce symbole s'est perpétué à travers les générations comme un marqueur de la souveraineté impériale du Mali. En somme, le Lion du Mali est plus qu'un simple titre : c'est une référence à la grandeur de l'Empire du Mali, à la force de ses dirigeants et à l'héritage impérial laissé par Soundjata Keita et ses successeurs.

La femme bufle : Sogolon Condé

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Sogolon, la femme bufle, la mère de Soundjata Keita 

Sogolon Kondé ou Koné, appelée aussi Sogolon Kèdjou ou Kèdjougou (« Sogolon la vilaine »), Sogolon Koudouman (« Sogolon la verruqueuse ») ou encore Sogolon Kondouto (« Sogolon la bossue ») en raison de son apparence laide et difforme, est la mère de Soundjata Keita, le fondateur de l'empire mandingue en Afrique de l'Ouest au XIIIe siècle. Elle joue un rôle important dans l'épopée de Soundiata transmise par les traditions orales et qui mêle événements historiques réels et éléments légendaires. Dans l'épopée, Sogolon apparaît dotée de pouvoirs magiques et conseille son fils.


Mariage de Sogolon

Dans toutes les variantes de l'épopée de Soundjata, Sogolon Kondé joue un rôle important dans la naissance et la jeunesse de Soundjata Keita. Dans la version rapportée par Wa Kamissoko, Sogolon est recherchée par deux frères chasseurs, Dan Massa Woulani (autrement dit Tiramakhan Traore) et Dan Massa Woulamba, les vainqueurs de Dô-Kamissa, la femme-buffle qui ravageait la région de Dô sous la forme d'un buffle sauvage. À titre de récompense pour avoir mis fin à ce fléau, les deux chasseurs sont invités par les gens de la région à choisir une épouse parmi les jeunes femmes du pays. Mais, conseillés avant leur expédition par le patriarche des devins, les deux chasseurs demandent au roi du Dô, Dô Moko Niamoko Djata (« Djata, le guide des gens du Dô »), aussi appelé Gnèmo Diarra, ou encore Do Mansa Gnèmo Diarra, « Gnèmo Diarra, roi du Dô », de faire aussi sortir de sa case Sogolon Koudouman, malgré sa laideur exceptionnelle qui lui interdit a priori le mariage. Les deux frères emmènent Sogolon et vont la remettre au roi de Niani, Fara-Koro Makan Kègni (Naré Maghann Konaté dans la version de D. T. Niane) qui l'épouse4. Elle lui donne six fils, dont Soundjata Keita qui est le quatrième né, ainsi qu'une fille, Sogolon Kolonkan.


Gestation et naissance de Soundiata

La gestation et l'enfance de Soundiata comportent plusieurs éléments merveilleux. Dans la version de Wa Kamissoko, la nuit où Soundiata est conçu, tout le royaume du Manden en est prévenu par un rêve et pressent le grand destin de l'enfant à naître ; la gestation dure dix-sept ans, et, le jour de la naissance, tout le Manden rêve à nouveau de Soundiata. Pendant la gestation, le petit Soundiata avait la capacité de sortir du ventre de sa mère endormie pour aller chasser desmargouillats (de petits lézards), les faire griller et les manger, avant de rentrer dans le sein maternel pour terminer sa nuit. Ayant remarqué ce manège une nuit, Sogolon va se faire conseiller par Djéli Moussonin Toumoun Maninyan (« Toumoun Maninyan, la petite-dame-griotte »), qui lui indique comment accoucher : pendant l'absence de l'enfant parti chasser les margouillats, Sogolon va prévenir Toumoun Maninyan, qui l'aide à se recoucher et place un mortier entre ses jambes, de sorte que, lorsque Soundiata revient et tente de rentrer dans le ventre de sa mère, il se heurte au fond du mortier, où la mère et la sage-femme peuvent le saisir. Dans la version de Babou Condé transcrite par Camara Laye, où ces épisodes ne figurent pas, la naissance de Soundiata est annoncée par deux cyclones qui se rencontrent dans le ciel au-dessus de Niani en pleine saison sèche. Sogolon accouche seule, sans aucune aide : les servantes ne découvrent la naissance qu'une fois l'accouchement terminé et vont l'annoncer au roi.

Enfance de Soundiata

L'enfance de Soundiata est cependant malheureuse : paralysé des jambes, l'enfant reste incapable de marcher jusqu'à un âge avancé, dix-sept ans dans la version de Wa Kamissoko. Pendant ce temps, Sogolon Kèdjougou est en butte à la jalousie et à la haine de Sassouma Bérété (ou Tassouma), la précédente épouse du roi, qui a elle aussi des fils. Un jour, Manden Bogori, fils de Sassouma, va chercher pour sa mère des feuilles de baobab ; Sogolon, dont le fils est incapable de lui rendre le même genre de services, est contrainte de quémender quelques feuilles auprès de sa rivale, mais Sassouma les lui refuse et l'insulte publiquement. Devant les lamentations de Sogolon, le jeune Soundjata décide de se lever : il demande à son père de commander aux forgerons (dont l'ancêtre mythique est Noun Fayiri) de couler une énorme barre de fer pour la lui livrer. Soundjata s'appuie à cette barre de fer, qu'il courbe sous sa force, et parvient ainsi à se mettre debout et à marcher. C'est la fin de sa paralysie : aussitôt, il va jusqu'à un baobab et arrache l'arbre entier pour le remettre à Sogolon.


Vieillesse et mort de Sogolon


Après la mort de Fara-Koro Makan Kègni, Sogolon est exilée avec toute sa famille, dont Soundiata. Après plusieurs étapes, tous trouvent un accueil durable et bienveillant à Mèma (ou Nèma), auprès du roi Faran Tounkara. Ils y résident jusqu'à l'arrivée de messagers venus du Manden pour demander secours à Soundiata, seul capable de tenir tête à Soumaworo Kanté, roi du Sosso, qui a conquis le Manden et le dépouille de ses richesses. Sogolon rencontre les messagers au marché et reconnaît leur origine aux variétés de légumes qu'ils sont venus vendre et qui sont typiques du Manden (le grand gombo, l'aubergine et le haricot ditmògòtigi, « le populaire ») : elle les amène alors au palais, où ils transmettent leur message à Soundiata et le pressent de rentrer au Manden. Sogolon donne alors des indications à Soundiata qui lui permettent de prédire la tournure que prendra sa guerre contre Soumaworo en accomplissant un rite divinatoire devant unkarité mort ; Soundiata accomplit le rite, qui augure de sa victoire, et il décide de partir le lendemain. Dans la nuit, Sogolon meurt. Le lendemain, Soundiata veut l'enterrer sur place, mais le roi Faran Tounkara s'y oppose dans un premier temps, puis tente de lui faire payer le prix de la terre où la reine serait enterrée. Soundiata réplique à cette demande inique par une menace, et, sur l'avis de ses conseillers, le roi finit par accepter que Sogolon soit enterrée à Nèma

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