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Le Royaume du Bunyoro Kitara

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Le Royaume de Bunyoro-Kitara : Un Héritage Historique et Culturel en Ouganda

Situé dans l’ouest de l’Ouganda, le royaume de Bunyoro-Kitara fut l’un des plus influents d’Afrique centrale et orientale entre le XIIIe et le XIXe siècle. Aujourd’hui, il conserve son statut de monarchie traditionnelle, reconnue par l’État ougandais, bien que dépourvue de pouvoir politique. Son souverain actuel, Sa Majesté l’Omukama Solomon Iguru Ier, 27ème roi de la dynastie Babiito, incarne à la fois l’héritage ancestral et une figure unificatrice pour son peuple.

Une Organisation Sociale et Politique Structurée

À son apogée, Bunyoro-Kitara était un vaste territoire dirigé par un monarque aux pouvoirs étendus, considéré comme un guide spirituel et politique. Le royaume était organisé en clans spécialisés, chacun assumant des responsabilités précises au service de la couronne. Par exemple, les Abaliisa s’occupaient du bétail royal, tandis que les Abahamba remplissaient des fonctions de protection et de chasse.

Sur le plan administratif, l’Omukama nommait des chefs locaux (Abamasaza et Abagomborozi) pour gérer les provinces, relayés par des responsables villageux (Bakuru b'emigongo). Plus tard, la fonction de Premier ministre (Katiikiro) fut instaurée pour centraliser la gouvernance.

Une Économie Basée sur l’Agriculture et le Commerce

Grâce à ses terres fertiles, Bunyoro-Kitara était un grenier alimentaire pour la région, exportant ses surplus vers les royaumes voisins. Les activités économiques incluaient également la pêche (pratiquée par les Bagungu), l’élevage (introduit par les Bachwezi), et l’exploitation du sel à Kiboro. L’artisanat, avec la production d’objets en bois, en peau et en poterie, complétait ce système économique diversifié.

 

Le Déclin et la Résistance face aux Conflits

À partir du XVIIIe siècle, des dissensions internes et la montée en puissance du Buganda affaiblirent le royaume. La perte de territoires comme le Kooki et le Buddu, puis la sécession du Toro en 1830, réduisirent son influence. Malgré tout, Bunyoro conserva un rôle commercial stratégique grâce à sa position sur les routes de l’ivoire.

Lors de la colonisation britannique, l’Omukama Kabalega II mena une résistance farouche avant d’être exilé en 1896. Le royaume fut ensuite intégré à l’Ouganda, avant d’être aboli en 1967 sous le régime d’Obote. Sa restauration en 1993, sous l’égide du président Museveni, permit à Solomon Iguru Ier de monter sur le trône en 1994.

Une Monarchie Moderne Engagée dans le Développement

Aujourd’hui, l’Omukama joue un rôle culturel et symbolique, soutenant des initiatives éducatives, sanitaires et environnementales. Malgré ces efforts, des défis majeurs persistent : pauvreté généralisée, faible accès à l’électricité, et un taux d’analphabétisme élevé.

Le royaume perpétue également ses traditions à travers des distinctions honorifiques, comme l’Ordre d’Omujwaara Kondo (réservé aux hommes) ou l’Ordre d’Engabu, qui récompense les contributions humanitaires.

Pour en savoir plus sur les projets en cours ou contribuer à leur réalisation, visitez le site officiel : www.bunyoro-kitara.org.

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Parmi les prérogatives de l'Omukama Salomon Iguru Ier, la protection des ordres royaux permet à Son Altesse de décerner les plus hautes distinctions à ses fidèles les plus engagés ainsi que ponctuellement à de généreux donateurs permettant de financer les différents projets humanitaires et culturels mis en œuvre. Parmi les plus hautes distinctions du Royaume, on distingue l'Ordre royal de l'Omujwaara Kondo, l'Ordre royal de l'Engabu et l'Ordre royal du plus honorable Omukama Chwa II. Kabalega.

L' Ordre royal de l'Omujwaara Kondo est le plus ancien de tous les ordres royaux. On estime sa création à plus de 500 ans. Seuls les hommes peuvent en être bénéficiaires et l'obtention accorde des privilèges notamment d'être aux côtés de Son Altesse lors des cérémonies officielles. Comme l'Ordre royal d'Omujwaara Kondo a été et continue d'être héréditaire, des générations d'Abajwaara Kondo existent aux côtés de l'Omukama depuis des siècles. Durant la colonisation britannique, les accords de Bunyoro - entre le gouvernement britannique et l'Omukama - reconnaissent, entre1933 et 1955, le droit de l'Omukama de continuer à accorder cet honneur «ancien», qui est classé en tant qu' «Ordre de distinction».

Après l'indépendance ougandaise, l'Omukama (H.M. R.A. Omukama, Sir Winyi IV de Bunyoro, Commandeur de l' Ordre de l'Empire britannique) a continué à accorder l'Ordre d'Omujwaara Kondo jusqu'en 1967 et la prise de pouvoir par le dictateur Milton Obote.

L'Ordre d'Engabu est un pont entre les honneurs particuliers accordés aux titulaires de l'Ordre de l'Omujwaara Kondo, et le reste des Ordres royaux. 

À savoir, l'Ordre d'Engabu est également héréditaire, et est placé deuxième plus haut Ordre dans le Royaume. 

L'Ordre royal d'Engabu - en français, le nom de l'Ordre signifie: Ordre du Bouclier - est attribué uniquement par l'Omukama de Bunyoro-Kitara. On considère que les racines de l'ordre remontent au XVIIe siècle mais une ordonnance a été créée en 2010, en remplacement de l'ancienne ordonnance royale de la Couronne, afin de s'assurer que l'Ordre de la Couronne et l'Ordre d'Omujwaara Kondo ne soient pas été confondus.  

La devise de l'Ordre royal d'Engabu est « Cum Alus Pro Alus » en latin (en français: avec les autres, pour les autres).

L'Ordre d'Engabu est normalement accordé deux fois par année, une fois lors de la cérémonie d'Empango (qui est le plus souvent le 11 juin de chaque année) et l'autre à l'anniversaire de l'Omukama (l'anniversaire de Sa Majesté Salomon Iguru Ier est le 18 juin) .

Aujourd'hui, l'Ordre est décerné pour « Tout ce qui fait pour le renforcement spirituel et moral de l'humanité et du Royaume de Bunyoro-Kitara en particulier, et ceux qui font la promotion du travail pour l'humanité et la charité, pour le soulagement des personnes en maladie, en détresse, en souffrance ou en danger ». Son admissibilité s'adresse à toute personne physique d'âge supérieur à 25 ans.

Les récipiendaires de l'ordre reçoivent une étoile de poitrine, qui mesure 90 millimètres de diamètre. Cette étoile est portée aux cérémonies d'Empango ou lors d'autres occasions officielles appropriées. Durant ces manifestations, les membres de l'ordre s'insèrent dans un lieu d'honneur spécial.

A la mort du membre de l'ordre, la distinction est héritée par l'enfant le plus âgé du bénéficiaire d'origine du même sexe. Ainsi pour les bénéficiaires masculins, l'honneur passe par primogénité patrilinéaire et pour les femmes bénéficiaires, l'honneur passe par la primogénité matrilinéaire.

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L'Ordre de l'Omukama CHWA II Kabalega (également connu sous le nom d'Ordre le plus honorable du devoir et de l'inflexibilité de l'Omukama CHWA II Kabalega et Saint Thomas More) est le troisième ordre royal du mérite du royaume de Bunyoro, et est attribué uniquement par l'Omukama de Bunyoro. L'Ordre est l'un des trois ordres qui ont été établis lors du processus de modernisation réalisé en 2010 dans le Royaume. Il est nommé en l'honneur de l'Omukama (Roi) CHWA II Kabalega de Bunyoro, resté célèbre pour avoir su résister au colonialisme sous son règne. 

L'Ordre est attribué aux personnes, de plus de 25 ans, qui ont participé à la promotion de la charité et de l'humanité, aider à fournir des secours de la maladie, la détresse ou la souffrance. 

L'Ordre n'a pas de devise officielle, mais la devise non officielle est « Habwomukama, Habwabantu, Habowbwinganisa » (Latin : « Pro Rex Pro Humanitas Pro Justitia » - en français : « Pour le roi, pour le peuple, pour la justice »).

La population totale du Royaume de Bunyoro-Kitara se situe entre 1 800 000 et 2 100 000.

Malgré les différentes actions déjà entreprises par le Roi Salomon Iguru 1er dans le Royaume une ensemble de projets sont en cours de réalisation mais demeurent parfois en attente faute de fonds.

La situation demeure très inquiétante, ainsi :

 

  • seulement 1 % de la population utilise l'électricité pour l'éclairage et la cuisine;

  • plus de 92 % de la population est pauvre et gagne moins de la moitié de la moyenne nationale ougandaise (478 US $) = 239 US $ par année !;

  • environ 48 % des enfants sont des orphelins;

  • environ 54 % de la population est analphabète.

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